J'aime bien ce groupe. Je m'y suis mis récemment, en vieillissant je deviens de moins en moins réfractaire et borné à certains styles musicaux.
Sinon on va continuer dans le classique, français cette fois.
On commence par celles que j'écoute en ce moment pour aller au boulot. Ca situe l'ambiance !
Société tu m'auras pas, Renaud (live à Bobino)Y a eu Antoine avant moi,
y a eu Dylan avant lui,
après moi qui viendra ?
après moi c'est pas fini.
On les a récupérés.
oui mais moi on m'aura pas,
je tirerai le premier,
et j'viserai au bon endroit.
J'ai chanté 10 fois, 100 fois,
j'ai hurlé pendant des mois,
j'ai crié sur tous les toits,
ce que je pensais de toi,
société, société,
tu m'auras pas.
J'ai marché sur bien des routes,
j'ai connu bien des pat'lins,
partout on vit dans le doute,
partout on attend la fin.
J'ai vu occuper ma ville
par des cons en uniformes
qu'étaient pas vraiment virils,
mais qui s'prenaient pour des hommes.
J'ai chanté 10 fois, 100 fois,
j'ai hurlé pendant des mois,
j'ai crié sur tous les toits,
ce que je pensais de toi,
société, société,
tu m'auras pas.
J'ai vu pousser des barricades,
j'ai vu pleurer mes copains,
j'ai entendu les grenades
tonner au petit matin.
J'ai vu ce que tu faisais
du peuple qui vit pour toi,
j'ai connu l'absurdité
de ta morale et de tes lois.
J'ai chanté 10 fois, 100 fois,
j'ai hurlé pendant des mois,
j'ai crié sur tous les toits,
ce que je pensais de toi,
société, société,
tu m'auras pas.
Demain, prends garde à ta peau,
à ton fric, à ton boulot,
car la vérité vaincra,
la Commune refleurira.
Mais en attendant, je chante,
et je te crache à la gueule
cette petite chanson méchante
Que t'écoutes dans ton fauteuil.
J'ai chanté 10 fois, 100 fois,
j'ai hurlé pendant des mois,
j'ai crié sur tous les toits,
ce que je pensais de toi,
société, société,
tu m'auras pas.
Où c'est qu'j'ai mis mon flingue, Renaud (live à l'Olympia)J' veux qu' mes chansons soient des caresses,
Ou bien des poings dans la gueule.
A qui qu' ce soit que je m'adresse,
J' veux vous remuer dans vos fauteuils.
Alors ecoutez moi un peu,
Les pousse-megots et les nez-d'boeuf,
Les ringards, les folkeux, les journaleux.
D'puis qu'y' a mon nom dans vos journaux,
qu'on voit ma tronche a la tele
ou j' vends ma soupe empoisonne,
Vous m'avez un peu trop gonfle.
J' suis pas chanteur pour mes copains,
Et j' peux etre teigneux comme un chien.
J' declare pas, avec Aragon,
Qu' le poete a toujours raison.
La femme est l'avenir des cons,
Et l'homme n'est l'avenir de rien.
Moi, mon av'nir est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais bordel, ou c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
J' vais pas m' laisser emboucaner
Par les fachos, pas les gauchos,
tous ces pauvr' mecs endoctrines
Qui foutent ma revolte au tombeau.
Tous ceux qui m' traitent de demago
Dans leur torchons qu' j' lirais jamais :
" Renaud, c'est mort, il est recupere " ;
Tous ces p'tits bourgeois incurables
Qui parlent pas, qu'ecrivent pas, qui bavent,
qui vivront vieux leur vie d' minables,
Ont tous dans la bouche un cadavre.
T't' facon, j' chante pas pour ces blaireaux,
Et j'ai pas dit mon dernier mot.
C'est sur'ment pas un disque d'or,
Ou un Olympia a moi tout seul,
Qui me feront virer de bord,
Qui me feront fermer ma gueule.
Tant qu'y' aura d' la haine dans mes s'ringues,
Je ne chant'rai que pour les dingues,
Mais bordel, ! Ou c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
Y a pas qu' les momes, dans la rue,
Qui m' collent au cul pour une photo,
Y a meme des flics qui me saluent,
Qui veulent que j' signe dans leurs calots.
Moi j' crache dedans, et j' cris bien haut
Qu' le bleu marine me fait gerber,
Qu' j'aime pas l' travail, la justice et l'armee.
C'est pas demain qu'on m' verra marcher
avec les connards qui vont aux urnes,
Choisir celui qui les f'ra crever.
Moi, ces jours la , j' reste dans ma turne.
Rien a foutre de la lutte de crasse,
Tous les systemes sont degueulasses !
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoi que le noir soit le plus beau.
La marseillaise, meme en reggae,
Ca m'a toujours fait degueuler.
Les marches militaires,ca m' deglingue
Et votr' Republique, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Ou c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
D'puis qu'on m'a tire mon canif,
Un soir au metro Saint Michel,
J' fous plus les pieds dans une manif
Sans un nunchak' ou un cocktail
A Longwy comme a Saint Lazare,
Plus de slogans face aux flicards,
Mais des fusils, des paves, des grenades !
Gueuler contre la repression
En defilant " Bastille-Nation "
Quand mes frangins crevent en prison
Ca donne une bonne conscience aux cons,
Aux nez-d'boeuf et aux pousse-megots
Qui foutent ma revolte au tombeau.
Si un jour j' me r'trouve la gueule par terre,
Sur qu' ca s'ra d' la faute a Baader.
Si j' creve le nez dans le ruisseau,
Sur qu' ca s'ra d' la faute a Bonnot.
Pour l'instant, ma gueule est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
MAIS FAITES GAFFE !
J'AI MIS LA MAIN SUR MON FLINGUE !
Et on finit avec un peu plus de douceur.
Le Cinéma, NougaroSur l'écran noir de mes nuits blanches
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméro
Bardot peut partir en vacances
Ma vedette c'est toujours toi
Pour te dir que je t'aime rien à faire je flanche
J'ai du coeur mai pas d'estomac
C'est pourquoi je prends ma revanche
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma
D'abord un gros plan sur tes hanches
Puis un travelling-panorama
Sur ta poitrine grand format
Voilà comment mon film commence
Souriant je m'avance vers toi
Un mètre quatre-vingts des biceps plein les manches
Je crève l'écran de mes nuits balanches
Où je me fais du cinéma
Te voilà déjà dans mes bras
Le lit arrive en avalanche
Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma
Une fois deux fois dix fois vingt fois
Je recommence la séquence
Où tu me tombes dans les bras
Je tourne tous les soirs y compris le dimanche
Parfois on sonne j'ouvre c'est toi!
Vais-je te prendre par les hanches
Comme sur l'écran de mes nuits blanches ?
Non je te dis comment ca va
Et je t'emmène au cinéma ...