Le poids des maux... euh mots! (PV Malicia et Wolverine)

Cela pouvait paraître incroyable, mais Malicia était à la bibliothèque. Avec un livre de mathématiques. C'était étonnant quand on savait qu'elle détestait les lieux publics et les cours théoriques.

A y regarder de plus près, en fait, Malicia faisait très "pétasse" : jean moulant, débardeur, un sweat-shirt à capuche tellement mal mis qu'elle avait les épaules nues, une paire d'écouteur qui, si on écoutait bien, apprenait aux oreilles indiscrètes qu'elle écoutait du Britney Spears, et enfin, pour compléter le tableau, un chewing-gum qu'elle mastiquait bruyamment. Il ne faut pas croire que cette attitude était délibérée, en fait, intérieurement, elle détestait ça.

Mais voilà : quelques heures plus tôt, elle était sortie de l'Institut dans le seul but de s'acheter de nouveaux gants. L'hiver approchait, et elle avait besoin de se rassurer avec de la laine plus épaisse. Et puis, elle était tombée sur un gang de pouffiasses d'étudiantes très fashion victim. L'une d'elle a commencé à la charrier sur son look pas assez décontracté, et une autre l'a approchée, et a voulu lui faire croire qu'elle avait envie d'elle... Elle lui avait simplement caressé le visage et était tombée dans les pommes.

Qui aurait pu le croire : fan de Britney Spears et génie des mathématiques !! Et il avait fallu qu'elle pelote Malicia ! La mutante avait absorbé une partie de sa conscience, et c'est cette fichue conscience qui lui faisait écouter cette "musique" en étant si peu couverte ! Intérieurement, Malicia hurlait, mais le contact avait été assez long pour que ça la gêne encore. Alors elle cédait, bon gré mal gré, aux besoin de cette conscience, et priait pour que ça s'arrête vite. Et soudain, il y eut un silence salvateur dans ses oreilles : plus de piles. Sauvée !

Sauvée ? Une terrible voix s'éleva dans la bibliothèque, et Malicia sursauta, à la recherche de la source de ce nouveau bruit, et identifia la rousse. La pétasse en elle fut révoltée par sa vulgarité, Malicia se dit simplement que ça devait être une barge. Une folle, à l'institut ? Xavier acceptait vraiment n'importe quoi... Mais ce n'était pas à elle de juger, loin de là. Et la pétasse reprit le dessus :

- Hey, tu pourrais pas la fermer ! Y'en a qui bossent !

Malicia soupira : enfin, bosser, bosser, elle ne comprenait goutte à ce qu'elle faisait, mais elle le faisait. Tandis que la voix continuait de brailler, la jeune mutante se leva et tapa du poing sur la table où était assise la rouquine, et se pencha pour la regarder dans les yeux, prenant une posture cambrée fichtrement sexy et une vue imprenable sur son décolleté qui montrait qu'elle ne portait pas de soutien gorge.

- Hey, t'es sourde ! La ferme !

Et brusquement, la conscience de l'étudiante s'évanouit, laissant seule une Malicia dans une situation qu'elle n'aurait jamais provoquée, terriblement mal à l'aise. Elle se redressa, ajusta correctement ses fringues sur ses épaules.

- Ouais, enfin, on est dans une bibliothèque, quoi...

Malicia avait un peu de mal à suivre la jeune femme ; il faut dire que son esprit avait un peu de mal à se remettre en place, c'est compréhensible, non... Elle sut qu'elle se faisait ouvertement provoquer, mais Malicia ne fit rien : les pétasses ne portent pas de gants, et à en croire Viviana, elle avait un esprit tordu... Pas besoin de la croire, il suffisait d'écouter ce qu'elle racontait pour la croire vraiment folle. Et le pauvre esprit de la mutante avait déjà suffisamment de mal à se remettre de sa précédente expérience, pas besoin d'en rajouter une nouvelle couche.

- Une photo de moi... Mais pourquoi faire...

Malicia ne suivait rien à la conversation décousue de la rouquine. Elle se demanda un instant ce qu'elle pouvait faire à l'Institut : il devait il y avoir une erreur quelque part, une erreur de transfert. Oui, voilà : un mutant se retrouvait à l'asile à la place de cette folle. Malicia n'imaginait pas d'autres solutions, et fut confortée dans son hypothèse lorsque Viviana alluma un briquet au-dessus d'une pile de livres. Certes, la poésie, elle n'aimait pas ça non plus, mais ce n'était pas une raison. Sans réfléchir un instant, elle lui saisit le poignet dans l'espoir de lui faire lâcher prise. Grossière erreur.

Une tempête se leva dans sa tête. Elle eut l'impression de recevoir de la lumière en pleine figure, et cligna plusieurs fois des yeux, et chaque battement de paupières ressemblait à un flash photographique. Chaque photo s'imprimait au fer rouge sur son cerveau, dans le moindre de ses détails. Elle avait rapidement lâché la jeune femme, mais ça ne s'arrêtait pas. Malicia cria, en vain, et enfin, la tempête se calma. Pour un temps. Celui où elle gardait les yeux fermés. Elle les rouvrit le temps de prendre le briquet des mains de Viviana et porta les mains à ses tempes. Elle crut que ça irait mieux, il suffisait juste d'attendre quelques secondes... Mais quelque chose clochait. Elle rouvrit les yeux, calmement, regarda le briquet dans sa main, le tas de livres, le briquet... C'était complètement fou. Elle retint le nom de chaque livre sans le vouloir, et ralluma le briquet.

- T'as ptet raison,en fait. Tiens, à toi l'honneur.

Elle lui tendit le briquet du bout des doigts.

Malicia ne s'expliquait pas ce brusque effet de folie. Mais pour le coup, elle s'en fichait : c'était amusant. Elle regardait les flammes danser devant ses yeux qui enregistraient tout. Elle avait mal à la tête, très mal, mais quelque chose lui murmurait qu'elle allait s'y habituer. Alors elle attendit, hypnotisée par le feu. Un étudiant qui fuyait la bouscula, et elle l'attrapa par la manche et le tira vers elle pour voir son visage. Quelque part dans sa nouvelle folie, il restait un coin calme, et c'est cette partie de son cerveau qui lui souffla la réponse :

- Endo, étudiant japonais en seconde année. Tu peux générer des fusées de feux d'artifices. Tu tombes bien !!

Le pauvre garçon se débattit, reconnaissant trop bien la mutante et son terrible pouvoir. En vain : Malicia lui plaqua un terrible bisou sur la joue et le laissa repartir dans un excès d'hilarité. Elle frappa des mains, et de fines étincelles apparurent. Elle matérialisa entre ses mains une grosse fusée rouge.

- Viva ? Moi, c'est Malicia. Je crois que j'ai absorbé ta folie, mais j'avoue que je me sens bien ! Et oui, il me suffit de toucher les gens pour que... Tadam ! J'obtienne leurs pouvoirs. Je me suis toujours dit qu'il avait un pouvoir de naze, mais là, je crois qu'on va s'amuser !

Elle matérialisa une seconde fusée, plus fine, et multicolore, qu'elle tendit à sa nouvelle amie de jeu :

- Tiens. On a le feu et je peux créer tout ce dont on peut avoir besoin pour nous amuser !

Elle alluma la mèche de la fusée qu'elle avait dans les mains, et la lâcha au dernier moment : cette poussée d'adrénaline la fit crier et sautiller comme une gosse. La fusée explosa juste avant le plafond, et lâcha une pluie de confettis lumineux. Malicia rit et sauta, tourna, pour être arrosée par cette pluie multicolore. Et au fur et à mesure qu'elle tournait, paume vers le plafond, elle continua à générer de nouvelles fusées, sans avoir à y penser. Elle aurait été bien incapable, de toute façon, d'avoir une pensée cohérente. Les flashs qu'elle avait s'imprimaient dans sa tête, et pour la première fois, elle ne contrôlait pas un pouvoir qu'elle absorbait. Elle sentait que si elle essayait de lutter contre le pouvoir de Viviana, elle souffrirait terriblement. Alors qu'elle s'amusait tant ! Elle lança directement une fusée dans le feu, tout en tournoyant au milieu de la pièce.

- Aah, pour une fois que j'aimerai avoir Pyro sous la main ! Je pourrai contrôler le feu et enflammer les mèches des fusées dès que je les crée ! Allez, Viva ! Qu'est-ce que tu attends ! Viens danser !

Et la fusée qu'elle venait de jeter au feu vola au plafond et explosa dans une gerbe de lumière bleue.

(Oulala, si Wolvie arrive pas bientôt, y'aura plus de bibliothèque ^^;; très amusant ce topic, j'adore !)

Malicia s'amusait comme une petite folle. La mutante solitaire et renfermée venait de passer, en moins de six heures, par une étape de pouffiasserie avancée doublée d'un besoin irrépressible de faire des exercices d'un niveau de mathématiques qu'elle n'avait jamais atteint, suivi d'un état second de folie délirante. Et le pire, c'est que si devenir une pétasse matheuse avait été un calvaire, la folie lui enlevait ses complexes. Elle se sentait étrangement libre, malgré le pouvoir de Viviana, et la folie de sa conscience.

Pire : Malicia se sentait invincible. Une alarme résonnait dans sa tête, mais elle faisait la sourde oreille. Ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien. Sans se fatiguer le moins du monde, elle continuait de faire apparaître des fusées, que Viviana plaçait sur son armée de chaises. Et elle tournait, les bras écartés, sous la pluie d'étincelles multicolores, riant comme une gosse. Mais par dessus tout le bruit des flammes, des fusées, elle entendit clairement la porte s'ouvrir à la volée sur quelqu'un qu'elle connaissait trop bien. Logan était le seul à considérer Malicia comme une jeune femme, en fait. Contrairement aux autres, il vérifiait d'un simple coup d'œil rapide que ses gants étaient bien mis avant de lui serrer la main. Il l'écoutait parler, et elle savait qu'elle pouvait avoir en lui une confiance presque aveugle. Aussi, entendre Wolverine arriver en rugissant la fit s'arrêter de tourner au milieu de la pièce. La douche froide du système incendie la calma tout autant, même si intérieurement, elle boudait.

Et puis, Logan avait cette tête : elle enregistra chacun de ses traits, en vit certains pour la première fois - à moins que cette cicatrice sur la joue datait de peu ? Mais Malicia savait d'instinct qu'il valait mieux qu'elle reste sagement dans son coin ; pour se faire oublier, ce serait une autre paire de manches. Cependant, il fit une erreur. En temps normal, et maîtresse de sa propre conscience, Malicia aurait simplement noté que s'il l'appelait par son prénom, c'est qu'il était vraiment en colère, et elle ne lui en n'aurait pas tenu rigueur. Seulement, Malicia avait légèrement pété un boulon. Elle se précipita vers lui, en colère, lui effleura la main juste ce qu'il fallait pour être sûre de se faire pousser des griffes. Elle les sortit et les pointa sous le menton de Logan :

- Ne m'appelle pas comme ça.

Et dans sa voix, on pouvait sentir la rage contenue. Seulement, en touchant Logan, Malicia avait aussi eu la vision fugace des récents cauchemars du mutant, et ça refroidit Malicia ; la folie de Viviana fut relégué au second plan, mais ça n'empêchait pas la jeune mutante d'être un peu perdue. Les idées un peu plus claires, elle rangea ses nouvelles griffes et malgré la grosse migraine qui pointait, se mit en quête de quelque chose pour se couvrir les bras.

La douleur provoquée par les griffes lui sortirent de ses poings fit retrouver presque tout sa tête à la jeune fille... Mais elle était trop fière pour montrer quoi que ce soit à Wolverine. Elle s'emmitoufla dans le manteau du canadien, et s'assit sur ce qui avait été une chaise. Elle aurait pu glousser en repensant aux fusées qui avaient décollées de cette rampe de lancement de fortune. Mais Malicia avait déjà assez de mal, en temps normal, à être en accord avec sa tête et ses propres pensées ; alors, après avoir absorbé la conscience d'une pétasse, d'une folle, d'un trouillard et de Logan, il y avait de quoi être désorientée.

Malade en fait. Dans un semblant de calme soudain, Malicia ne put se retenir de vomir tout ce que contenait son estomac. Elle était bien partie pour avoir une migraine pendant plusieurs jours - bonne excuse pour sécher les cours, avec une raison officiellement valable qui plus est. Dans son état semi comateux, elle ne contrôlait plus grand chose, aucun des trois pouvoirs qu'elle avait absorbés dans un laps de temps très court. La main gauche sur le front, à essayer de se masser pour soulager le début de migraine, sa main droite la fit souffrir lorsque les griffes d'os sortirent sans crier gare, plantant une énorme fusée d'artifice rouge. Elle gardait aussi les yeux obstinément fermés, pas question que la super-mémoire photographique de Viviana la harcèle davantage. Malgré les élancements de sa tête, elle entendit de façon étonnamment claire le discours que fit Wolverine à la rouquine dérangée.

*Viva a vraiment un don de merde...*

Malicia se redressa lentement, contrôla un nouveau relent de son estomac.

- Viva, écoute-le...

Sa voix était pâteuse, on pouvait la croire ivre, en fait. Elle aurait préféré avoir bu à en crever. Elle ouvrit les yeux, mais gémit à cause des flashs photographiques dus au don de Viviana ; même s'ils étaient moindres, ils restaient très douloureux. Un instant, à peu près consciente d'elle-même, Malicia plaint la rouquine : elle pensait avoir une malédiction, ça devait être pire pour Viviana. Son don l'avait rendue folle, tandis que Malicia restait maîtresse d'elle-même - sauf quand elle utilisait son pouvoir, mais ça n'avait encore jamais atteint de telles extrêmes. Même du temps de la Confrérie, où Malicia avait failli tuer rien qu'en touchant des personnes, elle avait rarement atteint la folie qu'elle avait absorbée dans la conscience de Viva en quelques secondes à peine.

Et puis, garder les yeux fermés quand elle avait écouté Wolverine, avoir partagé la folie de la jeune femme, Malicia eut une idée.

- Viva, Viva, écoute moi. Putain, on s'est foutrement bien amusées, hein ? Logan est un ami à moi, je te promets que tu peux lui faire confiance. Je réponds de lui, lui fait pas de mal. Ca le fout vraiment en rogne quand on le démoli, et tu veux pas le voir en colère.

Malicia se demanda si elle parlait assez fort. Elle s'entendait à peine. Aucune importance. Elle sentit une nouvelle fusée se former dans sa main et soupira. Il fallait qu'elle dorme. Dans la salle des Dangers, histoire de ne pas faire plus de dégâts dans l'Institut.

- J'ai mal au crâne, j'ai l'impression que je vais crever... Hey, Viviana, arrête de faire confiance à ce qu'on t'a appris, je sais pas qui est le taré qui t'a donné ces idées de proies, de photos, de tout ça... Si tu faisais confiance à tes oreilles ? Tu entendrais que Logan est un chouette type.

Et le-dit Logan ne devait pas apprécier qu'on dise que c'était un chouette type... Malicia se laissa basculer sur le côté et vomi encore une fois...

Les miracles existaient-ils? Difficile à dire, encore plus à prouver et corroborer. Ceci dit, appelez comme vous voudrez ce qui se passa à ce moment bien précis dans la tête de Viviana et faites-vous votre propre opinion. Tel deux négatifs formant un tout positif, l’excédent de folie qui affligeait la tueuse depuis un certain moment sembla finir par venir calmer le jeu et plonger Viviana dans un état qu’elle n’avait jamais vraiment connu : celui de la tranquillité d’esprit. Malgré les flashes et l’arrivée continuelle de données dans son cerveau, la détresse apparente de sa seule et unique amie, pour autant que Malicia considère Viviana comme tel encore que les critères de Viviana semblaient se limiter à « amuses toi avec moi », prit le dessus sur le reste et ce fut un savant mélange des paroles empreintes de vérité de Logan et de celles de Malicia qui désactivèrent la bombe prête à exploser (Oui il y avait là une jolie métaphore… En plus de l’engin explosif en tant que tel…) qu’était Viva et qui donc la motivèrent à se calmer. Pour ce que cela valait, elle décida de se constituer elle-même prisonnière, désactivant et démontant sa bombe et rangeant toutes ses possessions dans son coffre à jouet avant d’aller voir ce qu’elle pourrait faire pour Malicia.

Prenant son élan pour quitter son perchoir et se réceptionner en contrebas, elle manqua son objectif initial en perdant pied à cause de l’eau présente à cause des gicleurs d’incendie et sa chute se passa avec plus ou moins de mal. Elle se retrouva oui sur le plancher des vaches mais sa tête elle décida d’aller dire bonjour à un coin de table, s’ouvrant donc le cuir chevelu sur une longueur appréciable. N’importe quel être humain ordinaire aurait à tout le moins gémit de douleur ou se serait senti préoccupé par le sang fuyant la plaie béante mais manifestement cela ne semblait pas trop déranger la mutante, habituée à se vider de son sang et à accumuler les blessures en tout genre. Chancelante, elle se dirigea vers Malicia et déjà son propre pouvoir lui expliquait comment celui de Malicia fonctionnait. Effectivement… Elle ne pourrait pas renverser le processus pour tous les pouvoirs et pensées qu’elle avait absorbée… Mais elle pourrait à tout le moins contrer le sien, ce qu’elle avait transmis à Malicia. Il suffisait de transmettre les bonnes pensées au fond, de calmer l’esprit, de transmettre les connaissances nécessaires à Malicia pour se calmer elle-même… Posant son coffre à jouet, elle prit la parole d’un ton étonnamment calme et apaisant qui contrastait drastiquement avec son ton coutumier.

« Toi je veux bien te faire confiance. Je ne peux pas t’aider sur toute la ligne mais on va au moins neutraliser les effets de mon pouvoir sur ta constitution. Mais pour ce faire il va falloir que tu me fasses confiance. Monsieur Logan, je vais avoir besoin d’un bandeau. Quelque chose pour permettre à Malicia de garder les yeux ouverts sans être assaillie de flash photographiques. Il va falloir ensuite initier un contact physique pour que son esprit absorbe le peu de ce qu’il reste de sain d’esprit en moi pour aller chercher les connaissances nécessaires pour neutraliser mon pouvoir. Cela devrait à tout le moins stabiliser partiellement son état… Pour ce qui est des autres pouvoirs… »

Feux d’artifices et griffes d’os… Il devait y avoir un moyen de neutraliser ces pouvoirs… Il lui faudrait pour ce faire par contre les protagonistes possédant ces pouvoirs… Dont l’étudiant japonais. Secouant la tête, elle se dirigea vers l’intercom le plus proche et se prit une vilaine décharge en l’activant. L’eau n’avait pas fait un bon ménage apparemment… Lâchant un juron à faire rougir un charretier, elle s’Engouffra dans le rayon le plus proche, marchant à grandes enjambées pour revenir ensuite avec une lourde pile de bouquins (pas trop endommagés) sur les pièces pyrotechniques.

« Il me faut absolument l’étudiant Endo pour pouvoir tenter une neutralisation de ses pouvoirs mais l’intercom est hors d’usage. Tant pis. Ces livres devront faire le palliatif… Cela ne me prendra que quelques minutes… »

Ce qu’elle allait faire était une fort mauvaise idée, C'est-à-dire absorber un bagage de connaissances additionnel alors qu’elle puisait dans ses dernière réserve de bonne santé mentale (l’équivalent d’un diabétique qui irait se taper la moitié d’un sucrier) mais bon, il fallait se sacrifier dans la vie. Un livre, deux livres, trois livres… Elle les regarda tous page par page, son esprit enregistrant l’ensemble… Sa pile passée elle sortit dans le couloir pour trouver un intercom intact. Ses recherches n’avaient pas été suffisamment fructueuses à son goût. Imitant à la perfection la voix d’un des membres du personnel de sexe féminin, elle appela l’étudiant Endo et retourna prestement auprès de Malicia par la suite. Tant de paramètres à considérer…

« Pourquoi n’a-t-elle pas absorbée le facteur de régénération des tissus… Reste concentrée Viviana, ce n’est pas le moment de basculer dans la folie… Pas tout de suite… Monsieur Logan, au bandeau, ajoutez une bouteille de comprimés contre le mal de tête je vous prie… Et assurez-vous également que l’étudiant Endo m’apporte sa pleine coopération… Nous devons stabiliser l’état de Malicia. »

Le ton était tendu et douloureux, signe de la lutte invisible qui se passait entre les deux oreilles de Viviana. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas livré bataille contre elle-même… Mais bon, il y avait toujours des occasions précises qui font appel à ce genre d’exceptions et de situations de déjà vu…

« C’est de ma faute alors autant en assumer l’entière responsabilité et renverser la vapeur… Ne t’inquiète pas Malicia, je vais t’aider. Je t’ai mis dans ce merdier et je compte bien t’en sortir. Bon, c’est sûr qu’après un coup pareil ce sera la camisole pour moi parce que cette acquisition rapide de connaissances ne se fera pas sans sacrifices mais mieux vaut moi que toi. La folie je la connais, toi crois moi, tu ne veux pas la connaître… Et… Merde il arrive ou pas ce foutu étudiant? »

Parlant du loup… À peine l’étudiant Endo entrait-il dans la bibliothèque que Viviana Se jetait pratiquement sur lui, lui posant une pléthore de question en rafales à faire paniquer le plus calme des moines bouddhistes à cause de leur véhémence et de leur insistance… Devant le manque de collaboration de l’autre, le ton monta d’un cran, commençant dangereusement à ressembler à celui de Viviana quand elle parlait en tueuse professionnelle… Et avec la folie qui menaçait de reprendre du terrain, mieux valait que les choses se calment et vite. En fait, c’était probablement dans le meilleur intérêt de tout le monde ou à tout le moins les personnes présentes dans la bibliothèque…

« Tu vas parler oui? Il y a la santé d’un esprit en jeu ici! RÉPONDS! RÉPONDS TOUT DE SUITE! Espèce de [censuré]! »