Pourquoi San Francisco... ? [libre]

Son arrivée dans l'Institut Charles Xavier avait commencé à influencer son comportement vis-à-vis des autres personnes et d'elle-même. Plus ouverte, la jeune fille hésitait moins à prendre contact avec ses camarades et reprenait goût au contact humain. Cela dit, si toutefois elle était devenue plus sociable, elle aimait toujours garder un peu de son indépendance et surtout, voyager. Ainsi le week-end était-il arrivé à grand pas, laissant derrière lui les leçons et les devoirs, les règles et le protocole du « bon mutant », qu'elle disparue de la surface du continent pour n'en faire qu'à sa tête.

Elle avait toujours rêvé de visiter la baie de San Francisco et aujourd'hui elle se donnait le temps de prendre ses rêves pour des réalités. Le professeur X avait été d'une grande gentillesse en fournissant à la jeune fille un équipement qui lui permettrait de voyager sous l'eau en emportant avec elle quelques affaires indispensables dont... une carte de crédit qui supportait les dématérialisations successives et les voyages sous l'eau. Ainsi, où qu'elle se trouve dans le monde, Thétis pouvait acheter des vêtements ou tout autre chose dont elle aurait besoin une fois à terre.

Le soir même elle avait quitté Salem en plongeant dans Breakstone Lake pour se faufiler jusqu'à l'Océan Pacifique, puis elle contourna les terres et utilisant les fleuves et les rivières. En quelques heures elle avait atteint l'ouest des Etats-Unis puis la ville promise : San Fransisco. Arrivée en maillot de bain, elle s'extirpa des eaux en toute discrétion dès le matin, passant pour une vacancière comme une autre, et alla à la première boutique qu'elle trouva pour s'acheter quelques vêtements.

La Mutante s'était planifiée une journée agréable et sereine mais commencerait tout d'abord par un copieux petit déjeuné bien chaud.
Poussant la porte d'un café en plein centre de la ville, la Donzelle balaya rapidement l'intérieur du regard avant de s'installer à une place libre. Elle n'avait pas prit beaucoup de temps pour s'acheter quelques nippes qui la rendraient décente et ne s'attardait pas beaucoup sur son image. Après tout, ils n'étaient que temporaire et elle s'en débarrasserait avant de reprendre le large. Ainsi portait-elle un simple pantacourt blanc qui faisait ressortir sa peau halée, un débardeur rose pâle et de petites sandales sans talons lacées d'un cuir marron.
Elle commanda des croissants chauds, un café au lait, de la confiture et du beurre de cacahuète. Visiblement gourmande, elle avait apprit à apprécier toutes ces choses que les gens ont dès lors fait passer dans leurs habitudes.

Avant qu'elle ne soit servit, la jeune fille leva son minois et ses yeux bleus flavescents. En face d'elle se trouvait un homme qui lui octroyait une attention qui sembla toute particulière. Là, sa timidité presque maladive reprit brusquement possession d'elle. Baissant immédiatement le regard, Thétis observa sa table et l'extrême opposé de cet individu, regrettant déjà d'avoir choisit cet endroit pour se restaurer tandis que ses pommettes se teintaient d'un fard écarlate.

Elle se souvint avec angoisse d'une nuit pluvieuse où un vieillard sale et totalement ivre s'était approché d'elle en lui faisant des avances graveleuses en déballant son matériel génital... Thétis s'était sauvé à toute allure avant de disparaître dans une rigole jusqu'aux égouts. Cela n'avait pas été une fabuleuse expérience, mais c'était très pratique pour se cacher.
Aujourd'hui c'était tout de même différent car la personne qui s'adressait à elle était un beau jeune homme, sobre et surtout... Habillé. C'était lui qui l'avait regardé avec insistance peu de temps avant et maintenant se décidait-il à se lever pour lui proposer un café.

Il y a encore quelques mois, la jeune fille aurait prit ses jambes à son cou et se serait enfuit pour disparaître au coin d'une rue mais le travail de ces derniers mois sur sa timidité avait eu ses fruits. Le Professeur lui avait expliqué qu'il ne fallait pas fuir les gens dès qu'ils vous adressaient la parole. Il fallait bien sûr toujours rester sur ses gardes mais prendre le temps de les écouter, car chaque individu était une richesse. Se souvenant de cela, Anasuya sourit légèrement et accepta l'invitation de l'Inconnu d'un léger mouvement de tête. Quel mal pouvait-il y avoir à ça ? Légèrement nerveuse, elle triturait ses doigts les uns contre les autres sur ses cuisses et n'osa pas articuler un seul mot.

Ses longs cheveux noirs encadraient son minois poupin et ses grands yeux bleus étaient fuyant. A l'intérieur d'elle-même, la Donzelle tentait de se raisonner. Le Professeur lui avait apprit comment se tenir devant des inconnus, quelle attitude adopter pour mieux camoufler sa timidité mais la théorie était bien plus aisée que la pratique. Ainsi se promit-elle de se détendre lorsqu'il lui aurait parlé. Oui après ça, ça ira mieux.

La serveuse arriva avec son plateau et servit la jeune fille en jetant quelques regards au jeune homme qui alors l'accompagnait. Il était étrange de constater qu'elle n'avait plus le moindre sourire, froide comme un gardien de prison. Elle demanda immédiatement d'addition à Thétis qui lui offrit sa carte bleue en émettant un sourire gêné. Devant elle se trouvait alors un café au lait, des croissants chauds et toutes les délicieuses fournitures les accompagnant.

« Est-ce que... Vous en voulez ? »

Un ultime effort dont elle se ravit, gardant aux joues une légère teinte rosée.

La ville de toutes les libertés... mais également de l'emprisonnement terrible. San Francisco avait toujours eu une image ambivalente parmi les grandes cités américaines. La Libertaire qui avait accueilli en son sein les communautés les plus refoulés par l'Amérique puritaine, mais aussi l'Infernale bourgade de la plus impitoyable prison, Alcatraz.
Mais la cité californienne avait bien changé. Le Golden Gate Bridge n'était plus et Alcatraz avait été rasée. Les deux édifices historiques étaient encore en plein travaux, de tels ouvrages demandant plusieurs années pour être réparés. L'homme qui avait été à l'origine de ces destructions foula à nouveau le sol de ce qui était un bien mauvais souvenir. Il avait commis de graves erreurs, et celle-ci était probablement celle qui l'avait le plus atteint.
Installé sur un banc, il observait l'avancée de la reconstruction de ce qu'il avait détruit. Dans une semaine devait être organisée la cérémonie d'ouverture du nouveau pont et les ouvriers s'affairaient à fignoler chaque détail de ce nouveau chef d'œuvre du bâtiment civil. L'homme se leva de son banc, contemplant une dernière fois l'ouvrage dans un sourire satisfait avant de se détourner pour s'enfoncer dans la ville.

San Francisco étaient, un peu comme les villes de la Nouvelle Orléans, une exception américaine dans le domaine architectural. Les couleurs vives s'ajoutaient les unes aux autres sur les façades des demeures, donnant à la ville un aspect unique. Sa vie avait été faite de voyage, mais nulle part ailleurs il n'avait pu contempler tel spectacle.
Ses pas lui firent s'engouffrer dans une petite allée menant au centre ville. L'heure était encore assez matinale, mais sur la Côte Pacifique, la chaleur grimpait vite en cette saison. Et il n'avait rien avalé depuis son réveil en dehors d'un simple jus d'orange dans l'avion qui l'avait amené depuis Los Angeles. Il passa devant un kiosque et décida de s'offrir le Times après avoir observé qu'un mutant en faisait la Une après ses multiples braquages. Les premiers mots qu'il put y lire montrait que l'imagerie des mutants chez les humains normaux ne s'était pas vraiment amélioré. La peur était toujours aussi vive.

De l'autre côté de la rue, l'homme d'âge mûr put voir la façade d'un troquet visiblement très calme. Ce serait l'endroit rêvé pour s'offrir un moment de calme autour d'un café et de s'enquérir des nouvelles du monde. Lors de sa traversée du désert, privé de ses pouvoirs, il s'était reclus loin de ce monde, tout en y vivant. Mais tout était rentré dans l'ordre et désormais il nourrissait de nouvelles ambitions.

Il pénétra dans le café sans trop se soucier des personnes déjà présentes. Il alla directement vers le bar, son long manteau gris vivotant au fil de ses pas. Il s'installa sur le tabouret qui lui faisait face, posant sur le zinc son chapeau, comme la bienséance le voulait lorsque l'on entre dans un lieu couvert. La serveuse lourdement farée lui demanda ce qu'il souhaitait, ce à quoi il demanda un simple café. Le café américain était horrible, mais il avait pris cette mauvaise habitude en Europe.
La commande ne tarda pas à arriver et il porta la tasse à ses lèvres avant de grimacer. Bien qu'il l'aimait corser, il dut se résoudre à ajouter du sucre dans le breuvage. Il s'empara alors du journal qu'il venait d'acheter, le dépliant afin d'entamer sa lecture.

S'il n'avait prêté attention à ceux qui étaient déjà présent dans le café, la voix calme et grave du maître du magnétisme ne pouvait avoir laisser insensible un jeune homme déjà occupé auprès d'une demoiselle. Il y a des hommes que l'on ne peut oublier, et Magneto, de retour parmi les Mutants, était de ceux-là.

[hrp : RESUME DES TROIS POSTES EFFACES SUITE AU BUG DE FORMACTIF]


Sarah arrive à San Francisco sous la demande de Xavier pour mieux la protéger. Lorsqu'elle parvient devant la « brasserie» où Thétis prend son déjeuné, elle remarque que cette dernière est en compagnie de Pyro, un ancien élève de Xavier que Sarah a brièvement connu et s'inquiète du dénouement. Pire encore lorsqu'elle se rend compte que Magneto en personne entre dans ce même lieu. Un peu a fleur de peau, elle reste assise à une table, cachée derrière son journal, tentant de demeurer discrète mais à l'affut du moindre problème pour porter secours à son amie.


Pyro voit en Thétis une jeune femme dissimulant sous sa timidité son gène mutant. Il ignore quel pouvoir elle possède mais il est certain qu'elle n'est pas une humaine lambda. Il ne remarque pas l'entrée dans l'établissement de son ancien mentor, Magneto, et reste concentrer sur la jeune fille. Il commence alors à entamer la conversation en lui payant gracieusement son petit encas, et finit par lui demander comment elle se nomme.


Thétis quant à elle entame son déjeuné avec croissants chauds, confiture (…) et café au lait tout en offrant au jeune homme de partager. Elle non plus ne remarque ni la présence de son amie de l'autre côté de la rue, ni l'entrée de la tête de la Confrérie. De toutes façons, même si elle le voyait, elle ne saurait le reconnaître. Elle ne le connait que de nom, et encore, vaguement.
Bref, elle commence à discuter avec cet inconnu si généreux et charmant, répondant à ses interrogations sur son nom, lui expliquant aussi son origine.
A la fin, elle lui retourne la question, lui demandant quel nom il porte.

Le Los Angeles Times était un journal de grande envergure dont la réputation n'était plus à faire. Il suivait divers courant de pensée, et il était peu de dire que Magneto les désapprouvait dans le traitement de l'information mutante. La lecture de l'article le faisait bouillir. Les hommes ne changeraient jamais. Outre le traitement du fait divers, plusieurs éminence grise intervenait, condamnant sans détour le risque mutant. Plusieurs faisaient par ailleurs référence aux évènements d'Alcatraz et sur le vaccin qui finalement n'était qu'un coup d'épée dans l'eau, son effet se révélant inefficace à long terme.
Avec lenteur, il porta à ses lèvres le café, l'avalant sans grand plaisir tant son goût était médiocre. Tout juste était-il assez fort pour lui fournir un coup de fouet. Il acheva la lecture de l'article en ne se souciant guère de ce qui se passait dans le troquet. L'avenir mutant semblait pour beaucoup plus clair que jamais. Mais pour le leader mutant, la fourberie était toujours en place. Les mutants n'étaient pas accepté, la peur existait toujours, comme le prouvait cet article. Tôt ou tard les haines d'autrefois ressurgirait et l'ensemble de la communauté mutante serait en danger.

La destinée lui avait rendu ses pouvoirs. Cela était bien une preuve qu'il avait toujours un rôle à jouer dans ce futur indécis. Après le purgatoire, il goûtait la résurrection et Erik Lehnsherr était redevenu Magneto. Mais plus exactement le même qu'autrefois. Son isolement, privé de ses dons, lui avait permis d'observer ce monde avec un œil nouveau. Et il y avait vu de la lumière pour les mutants, une voie à prendre.

Lentement il replia le journal, le posant face à lui. D'une ultime gorgée, il acheva le breuvage foncé qui lui faisait face. Alors qu'il s'exécutait, il fit pour la première fois attention à l'assistance. Il remarqua une jeune personne qui effectuait la même chose que lui quelques instants auparavant. Mais elle semblait presque se dissimuler derrière son journal, ce qui amusa le grand ponte de la résistance mutante.
Une voix le saisit. Il resta un instant de marbre avant qu'un sourire ne vienne se dessiner sur son visage qui semblait plus se marquer par la course effrénée du temps. Le hasard venait de lui fournir une aide précieuse et un gain de temps inestimable. Tout avait pris fin à San Francisco. Après tout il était logique que la renaissance y ait lieu.

Tout en s'emparant du journal qu'il venait de déposer, le maître des métaux quitta son tabouret. Son pas lent le menait inexorablement vers la table où discutait deux jeunes gens. Pyro lui faisait dos, ne pouvant s'apercevant pas de l'approche de son mentor. Une fois suffisamment proche, il laissa son couvre chef venir se poser sur la table.


« Faites très attention mademoiselle, ce jeune homme a le don d'enflammer les cœurs... »


Cette fois, le jeune homme ne pouvait ignorer la présence de Magneto. Le ton calme et amusé du leader mutant lui était si familier. Et par cette simple phrase il savait que celui qui se tenait derrière lui était bien l'homme d'autrefois et non son double privé de ses talents. Lentement, l'aîné de la table posa devant son disciple le journal, laissant apparaître la Une du Times et son attaque envers les mutants.

La jeune inconnue qui faisait face au jeune Pyro semblait avoir surmonter un minimum la timidité qui s'éprenait d'elle. En effet, elle avait répondu à la question du mutant et s'était présentée. Ainsi elle se nommait Anasuya, et elle expliqua en quelques mots qu'elle était d'origine Hindou. Néanmoins elle n'avait pas eu l'idée de répondre à la question implicite qu'il lui avait posée... Il aurait particulièrement aimé savoir comment on la nommait, elle, en tant que mutante...

- C'est un prénom magnifique Anasuya...

Il planta ses iris enflammés dans ceux, si clairs et si bleus, de la jeune femme. Puis il rapprocha légèrement son visage vers elle, diminuant légèrement l'espace qui les séparait au dessus de la table. Le ton de sa voix diminua doucement lorsqu'il poursuivit, ne souhaitant pas être entendu par divers oreilles indiscrètes :

- Mais en réalité... J'aurais beaucoup aimé savoir... Comment, on vous appelle...

Dans sa remarque, qui ressemblait plus en réalité à une nouvelle question, Pyro avait beaucoup insisté sur le mot "comment". Pour illustrer ses propos, au cas où elle n'avait pas saisi l'implicite - et le fait qu'il avait donc vu qu'elle était mutante -, il se présenta à son tour :

- Moi c'est John. Bien que l'on m'appelle plutôt... Pyro.

Il haussa rapidement les sourcils, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres alors que son visage s'écartait à nouveau d'elle. Il s'adossa contre la chaise bancale et son regard se plante sur le visage de la belle, attendant d'observer sa réaction.

Pourtant le jeune mutant n'eut nullement le temps de remarquer un changement d'attitude... En effet, tout se passa soudainement. Un chapeau vint s'abattre sur leur table, la faisant tembler légèrement. A la vue de ce chapeau, les yeux de Pyro s'ouvrirent en grand. Et encore plus lorsqu'il entendit la voix de la personne qui était venue jusqu'à eux.

Son coeur s'était-il arrêté? Ses tympans avaient-ils explosé à l'écoute de cette phrase? Quoi? Comment? Pourquoi? Lui? Maintenant? Ici? Venait-il véritablement de retrouver le créateur de la confrérie? Le mutant le plus recherché? De le croiser dans un bar ?

Un million de questions venaient d'entrer dans son esprit alors qu'il se retournait sur sa chaise pour faire face au fameux Magneto. Etait-ce réellement Magnéto ou un leurre? Se pouvait-il que ce soit quelqu'un qui se faisait passer pour lui? D'après la remarque amusée et le sous-entendu "enflammé" dont il avait fait preuve, il semblait que c'était le véritable Erik qu'il avait en face de lui... Il fallait qu'il vérifiât plus tard...

Pour l'instant, à la vue de son ancien mentor, Pyro avait tellement été surpris qu'un mauvais geste de la main lui avait fait renverser son café, inondant la table. Il ne remarqua même pas que la boisson coulait droit vers Thétis et il arriva à prononcer d'un voix faible et roque, face au choc enduré un :

- Magneto...?

Thétis... C'était un nom dont elle avait prit connaissance en étudiant la mythologie grecque. Thétys était une Déesse marine archaïque, fille du Ciel et de la Terre, épouse d'Océan... C'est alors tout naturellement qu'Ana s'était familiarisé avec cette personnalité... Cela dit, loin d'elle l'idée de se prendre pour une Déesse.

Lorsque le jeune homme la complimenta sur son prénom, elle eut une moue empruntée teinté d'un fard rose prononcé et d'un rictus réservé.

« Merci beaucoup... »

Ainsi il se présenta à son tour, lui révélant son prénom, John... Il lui demanda ensuite avec un air que la nymphette qualifia de « bizarre » comment on l'appelait elle. Elle ne comprit pas vraiment, allant lui dire tout simplement « Ana » puis il s'approcha d'elle d'une façon tout à fait inattendue, ce qui ne manqua pas de la surprendre, étouffant les mots dans sa gorge.

Ses relations avec les gens avaient toujours été brèves mais c'était bien pire avec les hommes. Aucun ne l'avait jamais touché, embrassé... Bien sûr en Angleterre son teint mate et ses grands yeux bleus avaient attiré certains jeunes hommes mais elle s'était défilé dès qu'elle en avait eu l'occasion. Ils étaient charmants mais d'une part, la jeune fille ne s'intéressait pas du tout aux garçons à cette époque et en plus, elle les craignait.
Cela dit, plus le temps avait passé, plus le contact masculin l'avait attiré. Elle voyait ces couples se tenir par la main, s'embrasser, se regarder avec un amour si grand... Ils étaient si heureux ensemble... Rien ne pouvait les séparer. Hélas, Ana craignait de ne jamais pouvoir vivre cela. Quel homme « normal » accepterait de vivre avec quelqu'un comme elle ? Un mutant amoureux de la mer, renfermé et naïf...

C'est pour cela qu'elle ne quitta pas John des yeux, pantoise, avant de déglutir lentement. Elle le trouvait attirant et c'est sans cela qui lui donnait une attitude tant complexé et rigide. Confessant qu'on le nommait principalement Pyro, la Donzelle plissa subrepticement ses fins sourcils d'encre et entrouvrit ses lèvres pleines, inclinant son minois avec curiosité.

Que voulait-il dire ? Est-ce que.... Soudain, elle écarquilla ses prunelles azurées et ses traits délicats et amusés devinrent troublés et même inquiets. Les mutants se donnaient des noms et le plus souvent, ils étaient en rapport avec le pouvoir qu'il possédaient. Un mutant... il savait qu'elle en était une, c'était la seule explication à ses sous-entendus, à ses petits sourires... Elle demeura coite un instant, pinçant ses lèvres l'une contre l'autre. Lançant des œillades prudentes à gauche et à droite, elle vérifiait que personne ne la regarde, que personne ne la pointe du doigts ou la menace... Ce n'était pas du tout le cas. Tout le monde mangeait, buvait son café, son coca, ou lisait le journal. Personne ici ne savait qu'elle existait, et elle s'en réjouit.

Il ne lui voulait visiblement aucun mal, il ne l'avait pas agressé, en fait il s'était aussi dévoilé à elle indirectement... N'était-ce pas une forme de confiance ? Ne voyant aucun danger à l'horizon, elle se détendit et afficha un sourire hésitant.

« Et bien... on m'appelle... »

Un chapeau s'écrasa sur la table et la vue d'un homme se tenant au dessus d'eux la fit tressaillir. Elle scella immédiatement ses lippes carnées et observa l'étranger avec méfiance. Lorsqu'il lança une phrase légère décrivant Pyro comme une sorte de bourreau des cœurs, l'Ondine sourit en reportant son regard, un peu confus vers son nouvel ami.
Ce qui la troubla le plus ce fut l'expression de son visage. C'était plus que de la surprise, c'était de la stupéfaction mêlé à de la confusion. Il le connaissait visiblement... Étaient-ils amis ? Parents ? Lorsque John se tourna vers l'homme aux traits certes élimés mais toujours vigoureux, il lança un « Magneto ». Thétis inclina de nouveau son visage, interloquée. Quel nom étrange il avait... Magneto... Magneto...

Une vive douleur lui perça brusquement la peau, une brûlure si intense qu'elle la fit bondir de sa chaise. C'était de l'eau... l'eau du café que Pyro venait de renverser sans s'en rendre compte. D'un geste incontrôlé et totalement impulsif, elle balaya le liquide d'un revers de main, envoyant celui-ci s'écraser contre le visage d'un homme quelques mètres plus loin qui lisait son journal en buvant une tisane devant la fenêtre.

La situation si calme bascula tout à coup. L'homme touché au visage poussa un hurlement avant de tomber en arrière, à la renverse. Tous les visages se tournèrent vers l'homme qui se frottait le visage en gémissant de douleur et devant une Thétis, debout, les poings serrés contre sa poitrine, totalement paniquée, le regard affolé allant d'un client à l'autre totalement transi d'effroi.

La rencontre se produisit... enfin ! Deux mutants de stade supérieur venait de se retrouver. Le mentor et son disciple, après de longs mois d'isolement, renouait le contact pour ce qui s'annonçait être un nouveau départ. Si pour l'aîné, on ne lisait sur son visage que de la confiance mêlée à un certain plaisir, chez le cadet, on vit une rare stupéfaction naître.
Depuis combien de temps recherchait il Magnus ? Nul ne pouvait vraiment le savoir à part lui même. Mais la réaction qui s'empara du jeune homme montra une forme d'absence d'espoir qui soudain s'effaça pour faire place à la vérité la plus limpide. Celui qu'il avait cherché était de retour. Les regards se croisèrent alors. Les iris enflammés de Pyro firent face aux perles sages et déterminées du leader mutant.

Le regard de Magneto se détourna alors pour venir se poser vers l'interlocutrice de Pyro. D'un simple regard, il comprit que la jeune femme disposait d'un don, bien qu'il n'existait pour l'heure aucune preuve tangible. La demoiselle était encore jeune, mais avait tout d'une femme. Il put lire rapidement en elle, par son attitude, qu'elle craignait ses pouvoirs, où plutôt la vision que l'on aurait d'elle si ces pouvoirs étaient dévoilés. Elle ressemblait à tant de mutants, vivant dans le doute et la peur. C'était cela qu'il fallait changer. Le don de la mutation était un cadeau du ciel dont il fallait se montrer fier. Mais le traitement que le monde offrait à ses frères les rendait si méfiant, craintif.

Cependant, les retrouvailles entre le leader mutant et son apôtre ne pouvait se dérouler dans des circonstances normales. Dans sa surprise, Pyro avait renversé son café qui coula inéluctablement vers la jeune Ana. Lorsque le liquide brûlant toucha l'épiderme de la demoiselle, elle dévoila ses pouvoirs en pur réflexe. Au moins, Pyro et lui n'aurait pas à la convaincre d'avouer sa véritable nature, elle devenait évidente pour tous. Mais cette démonstration de don eut un effet néfaste. Le liquide brûlant à qui la jeune femme avait offert un voyage se logea sur le visage de l'un des rares clients du bar qui tomba à la renverse, visiblement brûlé.
Magnus releva alors son regard, observant tout d'abord l'homme qui venait de choir, se débattant bêtement. Puis il jeta un regard aux occupants du troquet, dont les visages marquaient une surprise teintée d'effroi. Il fallait donc réagir rapidement et éviter un esclandre inutile. Magneto quitta alors la tablée et s'approcha de l'homme. Il sortit un mouchoir de sa poche et le posa sur le visage, stoppant l'avancée du liquide brûlant. Le café n'avait pas eu le temps de faire trop de dégâts. Cependant, pour éviter que la situation ne s'enflamme, il fouilla dans la poche intérieure de sa veste et déposa sur l'homme qui continuait de hurler plusieurs billet de cent dollars, ce qui eut pour effet de le surprendre et de le calmer. Toujours debout, il se tourna vers l'intérieur du bar, plus précisément en direction de la table qu'il venait de quitter.


« Jeune gens, je pense qu'il serait préférable de rendre le calme à cet endroit. Suivez moi. »


Puis il regarda la serveuse tout en lui lançant un sourire. Il alla vers elle et effectua le même geste qu'il avait eu avec l'homme au sol. Sur le zinc il déposa également une coquette somme, demandant à la serveuse d'oublier ce malheureux incident avec ce dédommagement.
Il se détourna du bar, s'approchant de la sortie, lançant un regard vers les deux jeune gens qui, maintenant, semblait l'accompagner.

Ses iris brûlantes passèrent du visage de son mentor enfin retrouvé, au café qui venait d'atterrir sur la belle Anasuya. Cette dernière présenta alors ses pouvoirs par pur réflexe. Pyro l'observa scrupuleusement quelques secondes, se demandant quel véritable don pouvait-elle avoir avec précision, puis il tourna son minois dans la direction où tout le monde regardait. Le vieillard humain s'était reçu la boisson brûlante en plein visage. Il se mit alors à hurler de douleur mais néanmoins, avant que les événement s'enveniment, le chef de la confrérie avait rapidement réagit. Il s'était dirigé vers l'humain pour éponger le désastre et lui avait ensuite donné une liasse de billet à lui ainsi qu'à la serveuse. Pas besoin d'ameuter les médias pour "UNE ATTAQUE DE MUTANTS ENRAGÉS" qui ferrait les gros titres... Enfin, Magneto rejoints les deux jeunes mutants qui n'avaient pas bougé et leur proposa de partir dans un lieu plus calme. N'allait-il pas faire fuir la jeune Ana? Après tout, ils étaient deux inconnus pour elle...

Cependant, il n'y avait à priori aucun soucis à se faire pour la belle mutante étant donné que lorsque Pyro allait lui demander si elle voulait venir avec eux pour discuter, une autre jeune mutante arriva à ses côtés. Le visage de John se renferma aussitôt lorsqu'il la reconnu. Ses yeux si enflammés semblèrent se figer en glace même si il fit attention de conserver son sourire. Sarah Caldwell... Que faisait-elle là par tous les diables?

Il connaissait également cette belle mutante, du temps où il était à l'institut Charles Xavier. Ils s'entendaient assez bien avant qu'il ne décidât de rejoindre la confrérie bien évidement... Il se demanda pourquoi elle se trouvait soudainement devant lui en cet instant, à côté de la jeune Ana. Son cerveau fit alors un lien plutôt logique : Ana était certainement une nouvelle étudiante à l'institut ? Et Sarah se devait de veiller sur la jeune mutante timide et peu expérimentée, qui semblait à priori vouloir passer du temps hors de l'institut.

- Sarah... Quel plaisir de te revoir.

Il ponctua ses paroles d'un petit haussement de sourcils. Ainsi elle ne souhaitait absolument pas laisser la belle Anasuya entre les mains de deux mutants de stade supérieur qui étaient connus pour être des révolutionnaires. Pyro décida alors d'user de sa ruse et de sa manipulation. Imperceptiblement, il se rapprocha de la jeune Thétis, son bras d'une chaleur attirante venant effleurer celui de la mutante.

- "Ana reste ici"? demanda-t-il en répétant ce que Sarah venait de dire. Tu souhaite donc décider pour elle? Je pense qu'elle est tout à fait capable de décider ce qu'elle souhaite ou non faire. Nous avons à peine eu le temps d'entamer une discussion plutôt charmante... Ne désirerais-tu pas la poursuivre un peu Anasuya ?

"Me connaître? Que je te connaisse ?" pensa-t-il alors qu'il se tournait désormais vers la plus jeune des quatre mutants ici présents. Son regard s'était à nouveau fait charmeur. Avait-il eut un bon pressentiment en insistant sur le fait que Sarah décidait elle même de ce que son amie allait faire ? Oui, il lui avait semblé que Anasuya ne serait pas enchantée de se rendre compte qu'elle était suivie contre son gré et surtout que quelqu'un d'autre décidait de ce qu'elle devait faire...

Les évènements d'une vie sont parfois curieux, et la logique un concept bien mouvant. En quelques secondes, une jeune mutante adepte de l'utilisation aqueuse venait de créer une situation enflammée. Mais, par chance pour les jeunes mutants se trouvaient à leurs côtés un homme d'expérience qui, sans sembler avoir ressenti la moindre inquiétude était parvenu à éteindre ce départ d'incendie. Bien que chaotique, la situation du petit bar était revenu au calme, malgré les plaintives douleurs de l'homme encore au sol. Cependant, il ne faudrait pas longtemps avant que d'autres ne se mêlent de ces évènements.

Cependant, là où il s'attendait à voir l'apparition d'un anti-mutant, c'est une des leurs qui fit son apparition. Car pour le leader de la Confrérie, chaque mutant, même s'il ne partageait pas son point de vue, faisait partie des siens, bien qu'ils ne doivent parfois s'affronter. Voilà encore un point commun avec le Professeur X. Il entendit les paroles de la jeune femme qu'il vit s'avancer. Désormais il n'avait plus de doutes sur l'identité des deux jeunes femmes. L'interventionniste, en révélant le prénom de Pyro, marquait son appartenance à l'Institut Xavier, ce qui fit sourire Magnus. Et vu les propos qu'elle tenait, et surtout le regard qu'elle tendait à la jeune mutante dont la maladresse avait provoqué une situation cocasse, il ne faisait aucun doute qu'Ana également était une de ces jeunes étudiantes.
Le Maître du Magnétisme observa en souriant la demoiselle qui leur faisait face. Elle faisait preuve de courage car visiblement, elle connaissait parfaitement l'identité des deux mutants auxquels elle s'opposait. La tension qui l'étreignait était d'ailleurs presque palpable malgré tous les efforts qu'elle mettait à la contenir et un télépathe n'aurait eu aucun mal à la manipuler dans un tel état émotionnel.

Celui que l'on nommait parfois Erik laissa à son jeune compagnon le soin de répliquer. Il le fit à merveille, montrant à cette occasion sa progression dans l'approche des relations humaines. Il n'y a pas si longtemps, il se serait emporté, désormais il se maîtrisait. Cela n'en ferait qu'un être plus redoutable encore. L'aîné s'approcha alors de lui, posant sa main sur son épaule en guise de félicitations. Il n'avait pas besoin d'en faire plus, Pyro savait parfaitement le sens d'un tel geste de la part de son mentor.


« Je vois que mon vieil ami ne change décidément pas. Confiance... maîtrise de soi... de bien grandes paroles qu'il oublie rapidement, n'hésitant pas à lancer ses propres étudiants dans un espionnage mutuel. Voilà qui est bien triste de considérer les siens comme un danger... »


Ces propos sonnèrent tel un monologue, une pensée dévoilée publiquement. Magneto ne répondit ainsi à personne, semblant réfléchir tout en parlant. A l'issu de ses mots, il observa toutefois brièvement la jeune mutante qui s'était interposée, avant de poser son regard charismatique et pourtant amical vers Ana. Un sourire se dessina sur ses lèvres, expression amicale et dénué de toute manipulation.


« Cette jeune femme semble vouloir que tu l'accompagnes Ana. Quoiqu'il en soit nous nous devons de quitter cet endroit, les nôtres risquent de ne plus être les bienvenues rapidement... » dit-il tout en observant la serveuse utilisant le téléphone « A vous de décider si vous souhaitez poursuivre cette discussion que nous venons d'entamer ailleurs, où alors si vous souhaitez repartir vers votre quotidien. »


Magneto posa à son tour sa main sur l'épaule de la jeune femme qui lui faisait face. Elle y ressentit une sensation paternaliste émanant de son aîné. Cette sensation ne dura qu'une fraction de seconde avant qu'il n'ôte sa main et ne brise le face à face, passant aux côtés d'Ana lentement. Sans même se retourner, il prit à nouveau la parole.


« Pyro, je pense qu'il est temps de quitter cet endroit... »

Pourquoi San Francisco ? Cette ville était visiblement toute destinée à accueillir un grand mouvement mutant puisque plusieurs personnalités s'y étaient retrouvé par pur hasard mais le dénouement demeurait un mystère.
Anasuya s'en était allée à la mer, elle avait traversé le continent en quelques heures juste pour visiter cette ville si mythique, ses plages immenses et ses vagues délicieuses. La journée avait été pleine de surprise et depuis qu'elle avait mit les pieds dans cette brasserie, tout avait basculé. Ainsi avait-elle fait la connaissance du jeune John alias Pyro, qui avait su la fasciner d'un regard et surtout Magneto, le leader des mutants révolutionnaires. Elle se souvint rapidement de ce nom qu'elle avait entendu plusieurs fois être mentionné et inspira bouffée d'oxygène en fixant l'homme d'âge mur, lèvres entrouvertes.
Malgré les années, il gardait un charme certain et des manières qui ne pouvaient que le rendre engageant. Ainsi lui proposait-il de se retirer un peu à l'écart de ce remue-ménage et la Donzelle allait le suivre tout naturellement. Les mutants sont des êtres dont Ana appréciait la compagnie, la trouvant rassurante, plus fraternelle. Elle s'en voulu pour ce sentiment... Sa mère n'avait jamais eu de pouvoir comme elle et pourtant cela ne l'avait pas empêcher de faire de sa fille son unique univers. Les autres gens pouvaient-ils la voir ainsi ? Une simple enfant qui possède un don, une fille presque comme une autre, un enfant qu'ils pourraient avoir... Cela dit, les humains sont généralement cloîtrés dans une bulle et ont du mal à se mettre à la place de quelqu'un d'autre.

Thétis détendit ses mains qu'elle avait collé à sa poitrine dans une crispation quasi convulsive et abaissa ses avant bras, frottant ses mains contre ses hanches que le stress avait rendu moites. Sa frayeur l'avait abandonné... Magneto avait calmé la situation et à cet instant Ana lui était profondément reconnaissante. Comme il était agréable d'être ainsi couvert, ne plus craindre d'être soi car quelqu'un était là pour contrôler la situation... Elle regretta qu'il n'eut pas été présent durant d'autres instants similaires où le dénouement s'était fait beaucoup moins bénin pour la jeune fille. Ainsi s'était-elle fait de nouveaux amis... C'était vraiment un fait rarissime.

A peine eut-elle le temps de tourner les talons elle se retrouva face à face avec Sarah Caldwell, une élève de l'Institut du Professeur Charles Xavier qui était rapidement devenue son amie. Ana resta coïte, béate, totalement bête et crut pendant quelques secondes que cela n'était autre qu'un hasard, armant ses lippes rosées d'un sourire jovial.

« Sarah c'est... dingue... »

Sa joie apparente se fana en même temps que sa voix douce, observant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Que faisait-elle ici, dans le même endroit qu'elle ? Sarah ne semblait pas surprise de l'y voir... Pourquoi ne s'était-elle pas présenté avant ? Et maintenant elle s'interposait, tenant tête à Pyro, qu'elle semblait bien connaître. Tout lui échappait, elle ne saisissait plus rien. Plissant ses sourcils, la jeune fille inclina son minois avant de relever son regard sur son amie qui lui adressait alors la parole.

« Le... Le Professeur ? Mais... Sarah... Qu'est-ce que... »

Elle allait terminer sa phrase par « tu fais ici? » mais John prit la parole et vint se placer près d'elle. Elle ne put retenir une œillade en sa direction et sa remarque poussa la Donzelle à la réflexion.
Le monologue de Magneto quant à lui glaça le sang de l'Ondine dont les lèvres tremblèrent. Son regard si doux et candide se fit contrarié. Si il y avait une chose que la jeune Swadha Pali aimait, c'était la liberté et à tous les niveaux. Être suivit était totalement exclu de cette perspective car elle estimait n'appartenir à personne, même si son entrée à l'Institut avait changé sa vie et lui avait apporté beaucoup.
Alors elle ne comprit pas. Le Professeur avait l'air si sincère, si serviable, si profondément bon... Non, il ne pouvait pas avoir une si belle aura et des actions si décevantes...

« Je... je ne suis pas un danger ! »

Son regard passa de Sarah à Magneto, la cadence de ses souffles s'accélérant.

« Sarah, tu n'as pas confiance en moi ? Ai-je jamais blessé quiconque ?? Est-ce qu'entrer dans cette école m'ôte le droit de faire ce qui me plait ? »

Désappointée, blessée, attristée, elle baissa les pupilles embrumées et ce qui la tira de sa torpeur ce fut le geste de la serveuse, au téléphone, fixant Thétis comme une arme sa cible. Ce regard était plein de haine et de mépris et c'eut été une blessure de plus si elle n'avait pas été habitués.

« Je pars avec eux, vas t-en toi aussi, ne reste pas dans cet endroit. Je serai en cours lundi matin, je te le promets... »

Tout en parlant, elle reculait, sans quitter son amie du regard et malgré toutes les émotions qui l'avaient traversé, elle ne pouvait sincèrement lui en vouloir. Thétis était de ceux qui voulaient voir et toucher tout ce que leur curiosité leur faisait découvrir... De ceux qui préfèreraient mourir que d'avoir des chaines.

Le jeune mutant qu'était Pyro écouta le discours de Magneto. La voix de la sagesse trouvait-il. Dès que sont mentor disait quelque chose, il y avait toujours matière à réflexion et prise de conscience. Lorsque le chef de la confrérie eu fini de parler, le jeune homme tourna son beau minois en direction d'Anasuya. Quelle allait-être sa réaction? Après une réelle surprise à la découverte de Sarah, le belle Thétis s'énerva un peu contre son amie et contre elle même - réaction compréhensible lorsque l'on se rend compte que l'on peut être un danger pour les autres - puis elle décida de rester un peu avec leurs deux hommes. Bien sûr, elle avait promis à la douce Caldwell qu'elle serait de retour à l'institut avant Lundi. Soit... "C'est ce que nous verrons après tout..." pensa-t-il amusé.

(HJ : je me permet de jouer rapidement Sarah étant donné que la personne qui l'a joue est en vacances ^^)

Sarah essaya de s'opposer à la décision de son amie. Mais cette dernière semblait décidée. Elle tenta de sortir divers arguments, citant notamment le professeur X, sa confiance, tout ce dont elle avait pu apprendre à l'institut. Pyro s'interposa dans l'échange des deux étudiantes, remarquant par la même occasion que la serveuse venait de reposer le combiné de téléphone. Il fallait déguerpir au plus vite!

- Sarah, on ne la mangera pas, je t'assure. Si elle souhaite venir avec nous pour quelques temps, c'est son choix, laisse la.

John prit délicatement le bras d'Anasuya et l'incita à avancer en direction de la sortie.

- Merci...

Il lui avait murmuré cela alors que son visage était passé à quelques centimètres de son oreille. Où iraient-ils ainsi, lui, Thétis et Magneto ensuite? Il ne savait pas trop, faisant uniquement confiance à son mentor.

- Au plaisir de te revoir Sa'...

Un dernier regard à la jeune mutante qui, autrefois, était son amie surnommée Sa'. Peut-être se reverraient-ils un de ces jours, il n'en savaient rien. Pour le moment, accompagné de Magneto d'un côté et Thétis de l'autre, trois des quatre mutants présents ici aujourd'hui sortaient du fameux café...

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